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Libération

Les marins-pêcheurs tonnent à Brest

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publié le 6 novembre 2007 à 1h19

De notre envoyé spécial à Brest. Entre le Tchad et les Etats-Unis, Nicolas Sarkozy a accompli la performance de glisser une rencontre avec les pêcheurs en colère, ce matin au port du Guilvinec, dans le Finistère. C'est que la situation s'est terriblement tendue. Hier, dès l'aube, l'ensemble des marins pêcheurs, en grève depuis vendredi dans l'Ouest pour protester contre la flambée des prix du gazole, ont tracé le cap : blocage des dépôts de carburants à Lorient, Douarnenez, Donges et Brest, où ils étaient environ 300. Dans la Cité du Ponant, hormis de jeunes matelots un peu éméchés, l'ambiance était plutôt bon enfant. Mais la colère était aussi au rendez-vous, avec feux de palettes, colonnes de fumées noires au-dessus des grues du port de commerce, tirs de fusée de détresse et slogans désabusés bombés sur les murs tels ce «Marins : travailler plus pour gagner moins».

«Salaire décent». «Beaucoup de bateaux perdent de l'argent chaque fois qu'ils sortent, note Stéphane Pochic, qui dirige un armement de quatre chalutiers au Guilvinec. On a senti la différence dès que le FPAP [Fonds de protection des aléas pêche qui compensait les hausses, ndlr] a été supprimé. Il faut réactiver un fonds semblable et taxer le poisson d'importation qui représente 85 % de la consommation en France.»

Pascal, patron du Marie Alexandra - un chalutier de 18 mètres qui part deux fois par mois pour des campagnes de dix jours avec quatre marins -, défile un drapeau breton