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Libération

La France joue le jeu de Bruxelles sur les paris en ligne

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publié le 7 novembre 2007 à 1h20

En apparence, ce fut une rencontre de quarante-cinq minutes comme il y a en a des dizaines par an entre des membres d'un gouvernement de l'Union européenne (UE), en l'occurrence celui de la France, et la Commission de Bruxelles. Sauf que l'entrevue dans la capitale de l'Europe, hier à la mi-journée, minutieusement préparée entre les ministres français du Budget, Eric Woerth, et celui des Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, d'une part et le commissaire au Marché intérieur, Charlie McCreevy, de l'autre, marque très officiellement le début de la fin d'un monopole français sur les jeux d'argent datant de Mathusalem ou presque. De 1891 et 1907, si l'on s'en tient aux deux lois fondatrices du monopole d'Etat sur les paris hippiques, et jusqu'à 1539, si l'on remonte jusqu'à l'édit par lequel François Ier instituait la première loterie «pour porter remède aux jeux dissolus et empêcher nostables bourgeois et autres de blasphémer Dieu, de consommer leur temps, labeur, vertus en jeux de hasard.»

Un compte à rebours d'un tout autre genre s'est enclenché pour la première fois au pays de l'étalon Ourasi et du Rapido : il doit permettre, peut-être dès la fin 2008, à des opérateurs privés du Web de proposer aux dizaines de millions d'internautes français de parier en toute légalité sur des sites qui ne dépendent ni du PMU ni de la Française des jeux. «Aujourd'hui, c'est le début d'un processus», a souligné Jean-Pierre Jouyet à la sortie de sa rencontre avec le très libéra