Quinze jours après la fin du Grenelle de l'environnement, c'est désormais à qui aura son Grenelle : de l'insertion, de l'éducation. Etrange formule, en effet, qui s'inspire d'accords sociaux ayant marqué l'histoire française récente pour les transposer aux problèmes écologiques mondiaux d'aujourd'hui ! Comme si l'on pouvait traiter du climat entre partenaires sociaux ; comme si le «modèle français», que l'on juge pourtant bloqué quand il s'agit de contrats de travail, valait pour l'effet de serre et le développement durable !
Riscophobes. Mais il faut y regarder de plus près. Tout d'abord, on s'aperçoit que ce sont des intérêts ou des groupes humains et sociaux qui s'opposent autour de l'environnement et qu'il faut bien les réunir pour délimiter l'espace même de la discussion et des conflits, des souhaitables et des possibles. Ce n'est pas l'homme et la nature, mais l'économie et l'écologie qui discutent dans un cadre, du coup irréductiblement politique, et même démocratique. D'où l'intérêt de la composition des «groupes de travail», avec représentants des entreprises et des salariés, de l'Etat et d'ONG ainsi légitimées. On sort ainsi de l'affrontement stérile entre les extrêmes, les utopies et les nostalgies, les supposés riscophiles et riscophobes. Ce n'est donc pas rien.
Mais l'enjeu pourrait bien aller plus loin encore, jusqu'à l'ensemble des questions à la fois vitales et morales, biologiques et politiques - «biopolitiques» - qui définissent le moment que nous vivons. C'e