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Libération

Le doux rêve d'une moquette propre

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publié le 9 novembre 2007 à 1h23

En septembre, une brochette de journalistes venus de toute l'Europe a été acheminée à Amsterdam, pour assister à une «conférence internationale sur le développement durable». La puissance invitante, InterfaceFlor, leader de la moquette en plaques modulaires, s'est un peu mise en retrait dans son panel d'experts. Le PDG, l'américain Ray Anderson, en a quand même profité pour venir raconter son histoire.

Barges. Il était une fois lui, donc, homme d'affaires visionnaire, ayant décidé avant tout le monde - en 1994 - de faire de son affaire un modèle d'entreprise durable. Objectif zéro pollution à l'horizon 2020. Et alors ? «Alors tout le monde l'a pris pour un fou», pouffent en choeur les attachées de presse. Et pour cause ! Jusqu'à nouvel ordre, la moquette qui sort de ses usines est en 100 % nylon collé sur plastique. Malgré cet énorme handicap au départ, le super-patron a réussi à atteindre ses objectifs. Enfin, en partie. A tous les niveaux de production, apprend-on, InterfaceFlor élimine et recycle les déchets, réduit les émissions toxiques, utilise de l'énergie renouvelable et choisit le mode de transport le moins polluant - aux Pays-Bas, ça donne des barges sur les fleuves et pas des camions sur les routes. Il y a même un nouveau produit, Cool Carpet, la seule moquette au monde qui soit «climatiquement neutre», plus chère évidemment. En grattant un peu, on note qu'elle n'a de propre que le nom - et la photo de glacier sur papier glacé qui l'accompagne.