Un cas «exceptionnel» par le nombre de dossiers. Et par les victimes : des «damnés de la terre», dit l'avocat William Bourdon, qui préside le réseau international de juristes Sherpa. Aujourd'hui, 850 dossiers de travailleurs congolais seront déposés au conseil des prud'hommes de Paris pour rupture brutale de contrat de travail par la société Comilog, au début des années 90. La Compagnie minière de l'Ogooué était basée au Gabon mais disposait d'un siège social en France. Sherpa voudrait en faire un exemple de la «coresponsabilité de la mère et de la fille».
La Comilog employait au Congo un millier de salariés, pour organiser le transport ferroviaire du manganèse vers le port de Pointe-Noire. En 1991, un train tracté par une machine Comilog est impliqué dans un grave accident qui cause la mort d'une centaine de personnes. Moins d'un an après, la Comilog cesse ses activités au Congo. Les salariés, certains ayant des dizaines d'années d'ancienneté, perdent leur emploi.
«Ordre». En 2003, un accord finit par être signé entre la Comilog, le Congo et le Gabon. Il prévoit que «la Comilog accepte de payer à la partie congolaise, au titre des droits des travailleurs licenciés [.] le montant de 1,5 milliard de francs CFA» (environ 1,8 million d'euros). Mais le collectif des travailleurs Comilog-Congo assure que rien n'a été versé et contacte Sherpa en 2006. Entre-temps, la société minière française Eramet a pris le contrôle de la Comilog. «C'est un dossier t