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Libération

A Bercy, l'engagement des pétroliers sent le réchauffé

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publié le 12 novembre 2007 à 1h26

En septembre 2005, le baril de pétrole crevait le plafond des 60 dollars et Thierry Breton faisait les gros yeux aux pétroliers, obtenant un engagement de modération après les avoir menacés d'une taxe sur leurs profits. Deux ans et deux ministres de l'Economie plus tard, Christine Lagarde a réuni ces mêmes pétroliers à Bercy et obtenu. «un engagement à modérer leur prix de revente» alors que le baril grimpe vers les 100 dollars.

En deux ans, la marge de manoeuvre gouvernementale s'est plutôt étroitisée. Samedi, la ministre résumait : «Nous sommes sur un marché où la demande est extrêmement forte, où elle demeurera forte et où, en revanche, l'offre est tendue.» De l'autre côté, les pétroliers assurent que les bénéfices leur sont nécessaires pour assurer l'avenir : «Nous avons besoin de cet argent pour investir», se justifiait hier Christophe de Margerie, directeur général de Total. Bercy est aussi coincé sur la fiscalité : un allégement de la TIPP entrerait en contradiction avec les engagements de réduction des émissions de CO2, et entraînerait une baisse de recettes qui n'est pas de saison.

Prime à la cuve. L'engagement des pétroliers se résume donc à «lisser» les hausses, c'est-à-dire à étaler sur plusieurs semaines les répercussions de la flambée du baril. Les représentants d'hypermarchés (57 % des volumes de carburants vendus) vont un peu plus loin en essayant de «rester le plus proche possible des prix coûtants» selon un représentant du groupe L