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Libération

Au Brésil, les sans-terre s'attaquent aux OGM et y laissent l'un des leurs

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publié le 12 novembre 2007 à 1h26

Il est devenu le martyr d'une cause nouvelle au Brésil : la lutte contre un modèle de production agricole «néolibéral». Valmir Mota était membre du Mouvement des travailleurs ruraux sans-terre (MST). Il a été tué le 21 octobre, lors d'un échange de tirs sur un champ expérimental d'OGM. Le champ, situé à Santa Tereza do Oeste (Etat du Paraná), appartient à un mastodonte européen: le groupe suisse Syngenta, numéro un mondial de l'agrochimie.

Vigiles. Mota était l'un des 200 militants du MST et de Via Campesina, un réseau international d'organisations paysannes, qui venaient d'occuper le champ. L'affrontement a eu lieu alors que les vigiles - «fortement armés» selon le MST - de la NF Segurança, une société de gardiennage, tentaient de faire évacuer les lieux. Un vigile a également été tué. Le patron de la NF Segurança, mis en examen, affirme avoir pris lui-même la décision d'envoyer ses hommes. Autrement dit, Syngenta n'y serait pour rien. La multinationale assure d'ailleurs ne pas avoir autorisé l'usage de la force ou d'armes.

Le drame illustre douloureusement un tournant dans la lutte du Mouvement des sans-terre. Fondé en 1984, il a coutume d'occuper des propriétés pour pousser le gouvernement à les exproprier et les redistribuer, dans un pays où 45 % des terres arables sont détenues par 1 % des propriétaires terriens. Cette fois, ses motivations étaient autres. A Syngenta le MST protestait contre les expériences «illégales» qu'y mènerait la multinational