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Libération

Le vent tourne sur le marché et la valeur de l'éolien s'envole

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publié le 14 novembre 2007 à 1h29

Une PME de 60 salariés et de 11 millions de chiffre d'affaires vaudrait donc plus de 700 millions d'euros. C'est ce que semble penser Suez qui au terme d'une âpre bataille, devrait prendre le contrôle de la Compagnie du vent, précurseur de l'énergie éolienne en France (lire ci-dessous), déboursant au passage pas loin de 320 millions. L'éolien excite les plus gros industriels de l'énergie (EDF, GDF, Areva.). Avec des valorisations «un peu agressives, dit un analyste. Mais qui ne font que refléter ce que le marché est prêt à payer». Par exemple, EDF Energie Nouvelle (EN), filiale renouvelable du groupe, a vu son cours de Bourse doubler en un an. Et la société Théolia a levé 240 millions d'euros en obligations, avec une demande quatre fois supérieure. Le vent aurait-il fait tourner la tête du marché ?

«Les bases sont plus solides que lors de la bulle Internet, assure Charles Dugué, président de France Energie Eolienne, qui représente les professionnels de la filière. On assiste à un phénomène de concentration inéluctable dans un secteur morcelé qui est en plein développement.» Car après des années de condescendance de la part des grands acteurs de l'énergie, l'éolien est devenu séduisant. Comme l'explique un bon connaisseur du secteur, «le changement climatique a rendu sérieux et crédible un mode de production qui ne l'était pas. Un électricien ne peut pas aujourd'hui ne pas avoir une offre d'éolien.» Le pétrole flambe, la taxe carbone se rappr