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Libération

La molécule miracle a fait pschit

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publié le 15 novembre 2007 à 1h30

Ce devait être la molécule miracle capable d'assurer les beaux jours de Sanofi-Aventis pour les prochaines années. Un «blockbuster» (ces médicaments dont les recettes dépassent le milliard d'euros annuel) anti-obésité à 4 milliards d'euros de chiffre d'affaire rien qu'aux Etats-Unis. Ses revenus ne dépasseront finalement pas 600 millions d'euros à l'horizon 2013 dans le monde, selon les prévisions de Morgan Stanley. Trop peu, trop tard.

Sevrage tabagique. L'échec du Rimonabant (le nom scientifique de la molécule) constitue un revers personnel pour Gérard Le Fur, le nouveau patron du laboratoire depuis cette année. Ce scientifique diplômé de pharmacie, longtemps à la tête de la R and D de Sanofi, avait beaucoup misé sur ce traitement depuis la découverte de la molécule par deux chercheurs du groupe, en 1994, à Montpellier. Sanofi espérait même pouvoir l'utiliser dans une deuxième indication, le sevrage tabagique. Un débouché finalement refusé l'an dernier par les autorités sanitaires françaises.

Molécule d'un nouveau genre, le Rimonabant agit sur une cible inconnue. Il s'agit d'un système baptisé «endocannabinoïde», présent dans le cerveau humain et composé de substances actives analogues à celles du cannabis. En supprimant les récepteurs cannabinoïdes, l'Acomplia diminue l'appétit. Testé sur 13 336 patients obèses ou ex-fumeurs dans 12 études de phase 3 - les dernières -, le médicament permet une perte de poids significative et supérieure à 5 %. Mais son action sur le s