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Libération

Les lobbyistes déchaînés sur le thon rouge

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publié le 17 novembre 2007 à 1h33

(à Bruxelles). «C'est absolument lamentable.» La députée européenne verte, Marie-Hélène Aubert, est effarée par ce qu'elle a vu et entendu à la réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Iccat) qui se tient à Antalya, en Turquie, jusqu'à dimanche. Le thon rouge est gravement menacé par la surpêche généralisée, mais la France, l'Espagne et l'Italie - les trois champions européens des prises de thon rouge -, trouvent encore un prétexte pour refuser les mesures destinées à lutter contre la pêche illégale. «C'est toujours trop bureaucratique, trop complexe, trop ceci ou trop cela», raconte l'eurodéputée qui a suivi trois jours durant les négociations. Les pêcheurs aussi étaient là, en coulisse, surveillant de très près les faits et gestes des délégations gouvernementales. Ces faux arguments visent, selon elle, à torpiller la mesure phare de la réglementation contre la pêche pirate présentée fin octobre par la Commission européenne. Un certificat attesterait que les captures sont licites et que le navire concerné est titulaire des licences, permis et quotas requis. Dans son dernier rapport, le comité scientifique de l'Iccat estime à 50 000 tonnes la quantité réelle de thon rouge pêchée en 2006, alors que le quota autorisé était de 32 000. Celle qui a toutes les chances d'être nommé, jeudi, rapporteure du texte au Parlement européen se battra pour que cette certification voit le jour, mais l'irresponsabilité des pays po