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Libération

En baisse, le marché du sucre est amer

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publié le 19 novembre 2007 à 1h34

L'insolent boom des matières premières a ses exclus. Alors que flambe le blé, que s'enivre le lait, que se frise le cacao, le sucre, lui, colle à des plus bas prix. Il a touché le fond en juin, à 8,36 centimes la livre, et peine à atteindre, la semaine dernière, les 10 cents. En deux ans, entre 2004 et 2006, le sucre affichait pourtant un sourire de circonstance : il avait augmenté de 300 %. Passant de 5 cents à 19,73 cents la livre, un sommet. Mais depuis vingt mois «le marché est devenu baissier», résume un trader de matières premières.

Diantre, mais pourquoi cette déprime ? Un boom mondial de la sucrette face au boom de l'obésité ? Non. «Simplement parce que la planète produit plus de sucre qu'il ne s'en vend», résume Sergey Gudoshnikov, chef économiste à l'organisation international du sucre (ISO), basée à Londres. L'année 2006-2007 a ainsi affiché une surproduction de 11,045 millions de tonnes. La très discrète ISO estimait vendredi que la campagne d'octobre 2007 à septembre 2008 se solderait par le même excédent de production : 11,139 millions de tonnes.

Principale raison du surplus sucrier: l'Inde, dont la production a doublé en deux ans. La pays devrait produire 33,15 millions de tonnes la saison à venir et dépasser le Brésil, jusqu'alors premier producteur mondial avec 32 millions de tonnes. «Le gouvernement a multiplié les subventions pour encourager les paysans à planter de la canne. Mais malgré cela, le prix de production est aujourd'hui supérieur