Après Alger (1975) et Caracas (2000), les 13 pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), fondée en 1960, se sont réunis à Ryad. Le cartel, qui produit 31 millions de barils de pétrole par jour (mbj), soit 40 % de la production mondiale, se retrouve en position de force. Et, avec un baril qui approche les 100 dollars, en hausse de 70 % en un an, l'Opep se sent des poussées quasi messianiques malgré des divisions de plus en plus vives.
L'Opep est-t-elle une colombe ?
Angoisses, névroses, spéculations sur la fin du robinet ? L'Opep assure ne pas vouloir jouer avec le feu. Et s'est engagé, le coeur sur la main, à maintenir un approvisionnement «adéquat, ordonné et suffisant». Bien sûr, la mise sur le marché de 500 000 barils par jour, décrétée le 1er novembre, n'a en rien empêché la spéculation. L'Opep renvoie au 5 décembre le soin d'étudier une nouvelle hausse de sa production. Soutenu par l'Equateur(qui fait son retour au sein de l'Opep), le Vénézuélien Chávez, partisan d'un Opep «canal historique», qui renoue avec ses «visées politiques et géopolitiques», a menacé d'un baril à 200 dollars en cas d'attaque américaine en Iran. Réponse du roi saoudien Abdallah, allié des Etats-Unis : «Le pétrole ne doit pas devenir un instrument de conflit et d'émotions.»
L'Opep n'aime plus le dollar ?
Bien qu'assis sur une manne prodigieuse, l'Opep commence à se lasser de voir le dollar s'effondrer. Les prix mondiaux du baril sont libellés en devise