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Interview

«La PAC aura moins de consistance»

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publié le 21 novembre 2007 à 1h36

Bruxelles a présenté hier un bilan de santé de la politique agricole commune (PAC), qui lance un débat de six mois avec l'objectif d'aboutir à des propositions législatives. Vincent Chatellier, ingénieur de recherche à l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) et spécialiste des politiques agricoles, décrypte les enjeux et les évolutions de la PAC.

La PAC a-t-elle les moyens d'intervenir pour réguler le marché agricole ?

De moins en moins. Les autorités communautaires donnent peu à peu un rôle accru au marché. On s'oriente vers un démantèlement des instruments économiques de contrôle ou de stimulation de l'offre de produits agricoles. Tout en prenant acte de la conjoncture exceptionnelle des prix, Bruxelles fait le pari que le marché sera demain plus efficace qu'une politique publique pour réguler la production.

Pourquoi l'Europe encourage-t-elle le «découplage» des aides agricoles ?

Cette idée résulte pour l'essentiel des exigences inhérentes aux négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour rendre les soutiens agricoles acceptables auprès des partenaires de l'OMC, l'Union européenne a décidé de recourir à ce principe lors de la réforme de la PAC de 2003. Le «découplage» signifie que les soutiens doivent être versés aux agriculteurs indépendamment des choix productifs, des prix intérieurs ou des facteurs de production de l'exploitation (hectare et cheptel). Par souci de simplification et d'harmonisation, la Commission souhaite que tous les Etats m