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Libération
Interview

«Le système de surveillance est plus performant»

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publié le 21 novembre 2007 à 1h36

Michel Sidibe, économiste malien passé par l'Unicef, est aujourd'hui codirecteur de l'Onusida.

Depuis quinze ans, l'Onusida dresse des tableaux épidémiologiques pour aider à une meilleure riposte mondiale. Et voilà qu'ils étaient inexacts, en tout cas exagérés.

Nous avons le courage aujourd'hui de réévaluer la situation et de dire que les chiffres n'étaient pas très fiables, en tout cas dans certaines régions. Nous y sommes arrivés parce qu'avec le déblocage de nouveaux fonds, avec une forte amélioration de nos capacités d'intervention, nous avons désormais un système de surveillance plus performant. Ainsi, nous avons pu installer 60 responsables de suivis épidémiologiques dans 60 pays. 30 pays ont lancé des sondages nationaux. Il y a cinq ans, l'Onusida avait juste une centaine de postes sentinelles ; aujourd'hui, 1 700 personnes récupèrent et fournissent cette information. Tout cela nous conduit à une meilleure image de l'épidémie dans ces pays. Il fallait avoir le courage politique de dire que nos données n'étaient pas exactes. Cette transparence est essentielle.

Que déduire alors de cette nouvelle évaluation, surtout sensible en Inde et dans 5 pays africains ?

Dans ces pays, nous avons assisté à une maturation de l'épidémie et à une saturation dans des groupes à risque. Ainsi, en Inde, le taux de contamination des prostituées avait été surévalué. Dans les pays africains, cette surévaluation concernait surtout les jeunes, certes très touchés, mais moins que prévu. Les politiq