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Libération

Sida : de bons chiffres qui suscitent de faux espoirs

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publié le 21 novembre 2007 à 1h36

Pour la première fois depuis l'apparition du sida sur la planète en 1981, les chiffres de l'épidémie sont en baisse. Et de façon spectaculaire. Malheureusement, ce n'est qu'une histoire de chiffres. Alors qu'au printemps, on parlait de près de 40 millions de personnes infectées par le VIH, le rapport rendu public hier par l'Onusida fait état de 32,7 millions de personnes vivant aujourd'hui avec le virus. De même, depuis trois ans, le nombre de personnes contaminées annuellement passe de 4 millions à 2,5 millions. Quant au nombre de décès annuels, il n'est plus de 3,1 millions mais de 2,5 millions.

Erreur de calcul.Cette forte révision à la baisse ne s'explique ni par un retournement épidémique ni par de puissantes avancées dans les politiques de prévention, mais par une révision statistique dans les méthodes de calcul, en particulier dans des pays très touchés comme l'Inde et 5 pays d'Afrique (Angola, Kenya, Mozambique, Nigeria, Zimbabwe).

Bref, une erreur de méthode dans les calculs. Et celle-ci ne fait pas franchement le printemps. Car sur le front mondial, la situation reste stable. Les optimistes vont mettre en avant que «l'épidémie de sida marque le pas». D'autres vont noter que «la généralisation des médicaments antirétroviraux a permis de faire reculer le nombre de décès depuis deux ans». Il n'empêche, le sida est encore la plus massive des catastrophes planétaires.

Dans ce panorama, l'Afrique australe continue à payer le plus lourd tribu, concentrant le