L'empressement des banques à transformer les emprunts hypothécaires américains en produits boursiers ultracomplexes a conduit à de tels imbroglios, que ces dernières sont incapables de prouver qu'elles possèdent les biens pour lesquels ces prêts ont été accordés. C'est la mésaventure vécue par la C, qui s'est vu refuser, par un juge de Cleveland (Ohio), la saisie de 14 maisons dont les propriétaires ne pouvaient plus rembourser leurs traites.
«Malsain». La procédure de saisie s'est tenue le 31 octobre, en l'absence des 14 accusés, qui n'avaient pas d'avocats. La réunion se déroulait normalement jusqu'au moment où Christopher Boyko, un juge de la cour fédérale, a demandé aux représentants de la Deutsche Bank National Trust Company, une banque d'affaires gérant des emprunts qu'elle n'avait pas fait à l'origine, d'apporter la preuve qu'elle possédait ces biens. Elle n'a pas pu produire les contrats originaux, et a été déboutée. La raison en est que les prêts immobiliers américains ont été transformés en «pools» - des paquets - d'hypothèques cotées en Bourse, eux-mêmes saucissonnés et ventilés dans d'autres «pools» à leur tour divisés, recyclés, et vendus par informatique dans le monde entier. Aussi est-il quasi impossible de trouver le lien entre le produit financier final et le bien d'origine.
«Entre-temps, qu'est-il advenu du contrat stipulant qu'un propriétaire X a emprunté de l'argent à une banque Y en gageant sa maison ? C'est le problème», note Gregori Volokhine, con