«Tenir la grève jusqu’au 18 décembre ? Faut être réalistes. On a des familles.»
Deux AG, ce matin, gare Saint-Charles à Marseille. La première à voter, celle des employés de l'Equipement, décide de la suspension de la grève à 112 voix, contre 64 pour la reconduction (sur 191 votants). «Une façon de ménager sa monture», explique Marc Pastorelli (CGT). «On suspend et on attend les négociations, indique Patrick Boubals (CGT). Si on voit que c'est creux, on repartira encore plus fort.»
Deuxième AG, celle des agents d'exploitation, même résultat : 67 pour la suspension, 45 pour la reconduite de la grève, sur 112 votants. Les positions de la CGT ont gagné, contre Sud et FO qui voulaient poursuivre le mouvement. Pourquoi ? D'abord, par réalisme : «On voulait des négociations, on les a, dit Patrick Boubals. Tenir la grève jusqu'au 18 décembre [fin prévue des négociations] ? Faut être réalistes. On perd de l'argent. On a des familles.»
A Sud, on ne comprend pas ce raisonnement: «C'est sidérant, dit Frédéric Michel. Huit jours de grève pour ça, c'est incroyable. Rien n'a avancé. Que du saupoudrage, des cacahuètes.» Sud, bastion de radicalité ? «Quelle radicalité, demande Frédéric Michel. C'est juste le respect du mandat des cheminots. On est entrés en grève sur certains points, on n'a pas eu satisfaction, donc on continue !»
Gilbert Dham