A première vue, il n'y a aucun point commun entre Peter Kowalski et le public branché des boîtes de Hambourg, Munich ou Berlin. A 39 ans, ce géant au visage poupin n'a jamais quitté Ostheim, un village de 3 700 habitants situé dans le nord de la Bavière. Peter Kowalski est pourtant parvenu à imposer aux bobos urbains une nouvelle marotte : un goût immodéré pour le breuvage concocté par son beau-père, la Bionade, remarqué au dernier salon de l'agriculture de Paris. Et ce goût immodéré lui a valu d'être couronné cette semaine «manager écologique» de l'année par le WWF et le magazine Capital.
A la base de la Bionade, il n'y a que de l'eau et des plantes, macérées selon une recette tenue secrète, proche du principe de fabrication de la bière. La recette a été inventée dans les années 80 par le beau-père de Kowalski, Dieter Leipold, dont le bar-brasserie fondé en 1827 était au bord de la faillite. Peu de sucre, que du bio. La boisson, qui végétait depuis dix ans, a tapé dans le mille en répondant aux attentes du consommateur urbain-branché, soucieux de sa ligne. Environ 2 millions de bouteilles vendues jusqu'en 2003, 70 millions en 2005, 200 millions cette année. Des clients en Italie, en Autriche, en Espagne et prochainement aux Etats-Unis. Des contrats de vente avec Starbuck et McCafé, la chaîne de cafés de McDo. Il est devenu difficile d'échapper en Allemagne à la petite bouteille de verre, déclinée en quatre goûts et quatre couleurs : rouge pour le sureau, jaune pour le