Menu
Libération

Retour au travail amer pour les ex-grévistes de la gare de Lyon

Article réservé aux abonnés
publié le 24 novembre 2007 à 1h40
(mis à jour le 24 novembre 2007 à 1h40)

«Faut pas pleurer, camarades.» Hier, dans l'une des dernières AG de cheminots, à la gare de Lyon, Didier Fontaine, délégué SUD rail, tentait de consoler ses troupes. Ambiance mêlée de morosité, d'amertume et de réalisme. «On aurait tous aimé ici que ça se passe autrement, mais il faut faire avec la vraie vie, intervient Christian Mahieux, secrétaire fédéral de SUD rail, deuxième syndicat à la SNCF. On va essayer tous ensemble de repartir sur quelque chose, de reconstruire une unité syndicale», explique-t-il patiemment. Pas facile, quand fuse de toutes parts le mot «traître» à l'encontre de certains délégués ou militants CGT. Car la veille, le premier syndicat de l'entreprise publique avait appelé à la suspension du mouvement. Les cheminots étaient néanmoins parvenus à reconduire la grève, pour la dernière fois. Vendredi, avec seulement 8,5 % de grévistes, selon Clément Michel, directeur de la gare de Lyon, les responsables syndicaux ont choisi de prendre acte de la réalité. «On menait un mouvement national, or aujourd'hui, il n'existe plus», explique tant bien que mal Didier Fontaine à sa base, décomposée. Face à un «irréductible», il hausse le ton: «On ne lâche pas l'affaire, camarade ! Mais on ne va pas faire la grève à 30 employés de la gare de Lyon!» Incompréhension, toujours.

Vigilants.«Je ne vois pas la stratégie des syndicats. Si le but était juste d'arriver à la table des négo