Est-ce pour cette semaine ou non ? Le baril de pétrole va-t-il atteindre les 100 dollars, et les dépasser ? L'euro va-t-il valoir plus de 1,50 dollar ? Le franchissement de ces seuils agite les salles de marché. Pour des raisons économiques bien compréhensibles. Un baril à 100 dollars est la concrétisation d'un mouvement de hausse durable de ce combustible. Jusqu'à présent, les entreprises, et les particuliers, dépendants en pétrole, constataient sans réagir la hausse de leur facture énergétique. Le franchissement de ce seuil pourrait les amener à revoir complètement leur manière de consommer ou d'investir. Pour les particuliers, cela peut impliquer de ne plus se chauffer au fuel. Une entreprise qui possède des usines un peu partout dans le monde peut décider de relocaliser sa production pour faire baisser ses coûts de transport.
Le même raisonnement vaut pour le rapport euro-dollar. La stratégie d'Airbus, qui construit des avions en zone euro, et les vend dans la monnaie américaine, pourrait être bouleversée à partir du seuil d'1,5 dollar. C'est Louis Gallois lui-même qui le dit. Samedi, le patron d'EADS, maison mère d'Airbus, a déclaré que le taux de la monnaie verte était «une menace existentielle» pour le groupe, qui devait se préparer à «transférer» une partie de sa production «en zone dollar». Atteindre ces seuils peut donc avoir des conséquences économiques importantes. Et aussi spécifiquement financières. Les cours du pétrole et de l'euro sont aff