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Libération

Les anciens Pechiney laminés

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publié le 27 novembre 2007 à 1h43

Vue de France, la gigantesque bataille boursière lancée il y a quinze jours par l'anglo-australien BHP-Billington, le numéro un mondial des entreprises minières, sur son concurrent Rio Tinto, lui aussi anglo-australien, peut sembler très exotique. Surtout si on ajoute le fait que, hier matin, la Bourse de Sydney a bruissé de rumeurs à propos d'une contre-OPA sur Rio Tinto, lancée par un fonds d'investissement public chinois. Pourtant, du fait de ces derniers événements, ce sont 5 000 salariés français qui vont voir leur vie professionnelle bouleversée. Travaillant dans la branche «produits usinés» d'Alcan, le groupe canadien qui vient d'être racheté par Rio Tinto, ils ont appris hier matin qu'ils étaient mis en vente.

Rio Tinto présentait aux investisseurs sa stratégie de défense face à l'OPA de BHP. Au programme, rien que du classique : on augmente les dividendes (30% l'année prochaine) et on se concentre sur les activités les plus rentables. Pour cela, il est prévu d'augmenter de 10 à 15 milliards de dollars le «montant cible de dessaisissement d'actifs». La division «produits usinés» de Rio Tinto Alcan en fait partie. Soit 11 000 salariés en Europe, dont la moitié en France.

Plus d'une dizaine de sites sont concernés : les deux plus gros se trouvent à Issoire (dans le Puy-de-Dôme), qui fournit des produits à l'industrie aéronautique, et à Neuf-Brisach (Alsace). Un peu partout en France, on trouve des usines comptant chacune quelques centaines de salariés qui font par