Dans les petites boutiques de tôle ou de bois de Bamako, les vendeurs de pain se méfient des clients. Il y a un mois, les prix ont augmenté de 20 %. La miche s'achetait 300 francs CFA (0,45 euro). Les habitants ont manifesté dans la capitale malienne pour protester. La presse locale a relaté des agressions contre les commerçants dans plusieurs régions. Les syndicats de boulangers incriminés pointent du doigt l'augmentation du prix du blé, qui a atteint un record en septembre.
D'où le signal d'alarme tiré ce mois-ci par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM). «Le monde entier a rarement dû faire face à une telle préoccupation commune qui a trait à l'inflation du prix de la nourriture, une appréhension qui alimente les débats sur les futures directives concernant les prix des denrées alimentaires, tant pour les pays importateurs que pour les pays exportateurs, qu'ils soient riches ou qu'ils soient pauvres», indique le bulletin de la FAO du 7 novembre. La directrice exécutive du PAM, Josette Sheeran, en visite dans la région du Sahel, a lancé un appel à la communauté internationale «pour renforcer l'aide aux communautés rurales et démunies d'Afrique de l'Ouest qui luttent contre les effets du changement climatique, la hausse des prix de l'alimentation et la croissance de la population».
Cantines. La demande croissante en agrocarburants conjuguée à la maigreur des récoltes de céréales cett