(à Bruxelles)
Galileo, le projet européen de navigation par satellite, rival du GPS américain, est bel et bien sauvé. Mais la réunion des ministres européens des Transports, qui s'est prolongée jusqu'à 23 heures jeudi, a failli se transformer en lynchage. «C'était chaud, chaud, chaud, raconte un participant, l'entêtement des Espagnols a agacé tout le monde». En jeu : les futurs appels d'offres industriels, le partage du gâteau (3,4 milliards d'euros jusqu'à fin 2012). L'Allemagne, qui a négocié bec et ongles pour défendre ses intérêts, a obtenu d'abriter un centre opérationnel de contrôle des données satellitaires, comme l'Italie. «La France, de par ses capacités, n'a pas [eu] de souci pour exister», a expliqué Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports. Mais l'Espagne voulait un centre digne de ce nom au lieu du centre «froid» limité à l'analyse des données qui lui était réservé. La présidence portugaise de l'Union a proposé que ce centre puisse être «éventuellement» transformé d'ici à 2013 en centre de pleine capacité. Mais l'Espagne est resté inflexible. Jacques Barrot, le commissaire européen aux Transports s'est alors énervé. Excédée, la présidence portugaise a décidé «d'arrêter les frais» et de passer au vote quitte à mettre Madrid en minorité. Une procédure inhabituelle, ce type d'accord se décidant par consensus. Un ultime amendement, proposant de mettre le centre espagnol «en réseau» a permis de rallier Mad