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Libération

La manne de Galileo a failli diviser l'Europe

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publié le 1er décembre 2007 à 1h49

(à Bruxelles)

Galileo, le projet européen de navigation par satellite, rival du GPS américain, est bel et bien sauvé. Mais la réunion des ministres européens des Transports, qui s'est prolongée jusqu'à 23 heures jeudi, a failli se transformer en lynchage. «C'était chaud, chaud, chaud, raconte un participant, l'entêtement des Espagnols a agacé tout le monde». En jeu : les futurs appels d'offres industriels, le partage du gâteau (3,4 milliards d'euros jusqu'à fin 2012). L'Allemagne, qui a négocié bec et ongles pour défendre ses intérêts, a obtenu d'abriter un centre opérationnel de contrôle des données satellitaires, comme l'Italie. «La France, de par ses capacités, n'a  pas [eu] de souci pour exister», a expliqué Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports. Mais l'Espagne voulait un centre digne de ce nom au lieu du centre «froid» limité à l'analyse des données qui lui était réservé. La présidence portugaise de l'Union a proposé que ce centre puisse être «éventuellement» transformé d'ici à 2013 en centre de pleine capacité. Mais l'Espagne est resté inflexible. Jacques Barrot, le commissaire européen aux Transports s'est alors énervé. Excédée, la présidence portugaise a décidé «d'arrêter les frais» et de passer au vote quitte à mettre Madrid en minorité. Une procédure inhabituelle, ce type d'accord se décidant par consensus. Un ultime amendement, proposant de mettre le centre espagnol «en réseau» a permis de rallier Mad