En ces temps de disette budgétaire, Nicolas Sarkozy a découvert une cagnotte cachée en France. Elle s'appelle EDF. Jeudi soir, le Président a annoncé qu'il entendait vendre 3 % du capital de l'électricien afin de financer un «plan d'investissement» pour les universités. Les étudiants auront ainsi «de plus beaux campus» et pourront travailler «dans des locaux dignes de ce nom», a-t-il justifié. La mesure a pris tout le monde par surprise, et notamment les syndicats d'EDF qui ont fait part de leur désapprobation (Libération de samedi-dimanche).
Presque malgré elle, EDF est devenue une success story comme on les aime en Bourse. Introduit difficilement à l'automne 2005, l'électricien bat depuis record sur record, en profitant de la hausse des coûts de l'énergie. Mis en vente à 32 euros, le cours a atteint 83,10 euros vendredi. Soit une augmentation de 160 %.
En 2007, EDF a pris le titre de première capitalisation boursière française à Total et, en novembre, celui de première capitalisation européenne, en passant devant le britannique BP Amoco. L'électricien vaut 151 milliards d'euros. En vendre 3 % permettrait d'engranger 4,5 milliards d'euros. On comprend la tentation de Sarkozy. Surtout que l'Etat, qui détient 87,3 % du capital, est autorisé par la loi à descendre jusqu'au seuil des 70 %.
On ne peut s'empêcher d'avoir une impression de déjà-vu. L'Etat a tendance à considérer les entreprises publiques comme des cagnottes potentielles, quand la co