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Libération
Interview

«A chacun sa part du fardeau du réchauffement»

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Achim Steiner, patron du Programme des Nations unies pour l'environnement.
publié le 5 décembre 2007 à 1h52

Depuis juin 2006, Achim Steiner est le directeur général du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue). Ancien patron de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), il participe aux négociations de Bali.

Etes-vous optimiste ?

Je suis un optimiste frustré. Frustré parce que nous apportons des réponses insuffisantes et trop lentes aux processus climatiques en cours. Mais comment ne pas conserver une part d'optimisme en regardant l'année écoulée. Je suis sidéré par la vitesse de la prise de conscience à travers le monde. De la Californie à l'Allemagne, en passant par le Brésil, qui a réduit la déforestation en Amazonie, tous les pays s'engagent, à leur niveau. Tous les gouvernements des pays développés ont signé des engagements pour réduire leurs émissions de 20 à 30 % d'ici à 2020. Est-ce que cela est suffisant ? Non. Est-ce que c'est suffisamment rapide ? Pas encore. Mais je pense que le réchauffement agit comme une catapulte qui fait comprendre beaucoup d'autres enjeux environnementaux.

Des mastodontes en matière d'émissions refusent de ratifier le protocole. Comment lutter sans eux ?

Pour la première fois dans l'histoire, tous les pays sont condamnés s'ils ne collaborent pas entre eux. La diplomatie exige que chacun reconnaisse les intérêts de tous ceux qui s'installent à la table des négociations. On peut pointer du doigt la Chine et l'Inde, mais qu'ont fait les Etats-Unis jusqu'à présent ? Et en Europe, l'Italie a refusé des réductions import