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Libération

EADS et Dassault menacent de partir là où le billet est plus vert

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publié le 5 décembre 2007 à 1h52

Ce matin, Charles Edelstenne, le président de Dassault Aviation, reçoit les organisations syndicales du groupe. Une réunion exceptionnelle montée en catastrophe pour tenter de calmer des syndicats remontés contre les propos de leur patron qui annonçait, en fin de semaine dernière, un mouvement inéluctable de délocalisation de «certaines fabrications d'éléments de structures», à cause de cette parité euro-dollar. De son côté, toujours au nom de «la survie de son entreprise», Louis Gallois, le patron d'EADS, maison mère d'Airbus, en remettait une louche lundi.

Cette double sortie des cadors de l'aéronautique, a laissé certains syndicats perplexes. «Ça ressemble à un coup concerté pour faire pression sur les politiques», dit l'un d'eux. L'argumentaire est rodé comme du papier à musique : l'aéronautique fabrique avec des coûts en euros et vend en dollars. Alors quand l'euro s'envole (+ 11 % en un an), c'est un coup de massue pour les marges des deux avionneurs. Louis Gallois a fait ses calculs et jure que quand l'euro gagne 10 centimes, EADS doit trouver 1 milliard d'euros pour rester à structure de coûts inchangés. Et Airbus d'afficher que 76 % des équipements de ses avions sont achetés dans la zone euro. L'alternative ? Délocaliser une partie de la production en zone dollar.

Mais ce qu'oublient de reconnaître les avionneurs, c'est qu'ils ne sont pas les plus à plaindre. Loin de là. Car depuis des années, Dassault comme Airbus imposent à leurs fournisseurs,