De notre correspondante à Casablanca. «Il faut savoir ne pas être franchouillard et suivre le mouvement.» Dans un restaurant chic de Casablanca, Jean-Paul Remezy, vingt ans de sous-traitance aéronautique derrière lui, fête avec deux proches collaborateurs la création de sa société marocaine. Lundi 3 décembre, Mohican est né.
Evident. Opérationnelle dans six mois, l'entreprise de matériel industriel en composite fabriquera des boîtiers pour les câbles électriques d'Airbus au Maroc. Pour ce président d'une grosse PME bordelaise, le choix semblait évident. «A la demande de notre client, Labinal, [principal fournisseur d'Airbus en câble électriques, ndlr], nous avions repris, il y a trois ans, l'activité d'une petite entreprise du sud-ouest de la France qui fabriquait ces boîtiers. Aujourd'hui, Labinal, qui produit une grande partie de ses câbles au Maroc, nous a demandé de nous rapprocher de son site de production, analyse Jean-Paul Remezy. Si nous ne venons pas, d'autres le feront et nous perdrons un marché.»
Depuis quatre ans, des PME françaises, pour une grande partie sous-traitantes d'Airbus et de ses grands équipementiers, il s'en implante en moyenne une dizaine par année. Installé dans le pôle industriel aéronautique à une quinzaine de kilomètres de Casablanca, Thomas Corbel, fabriquant de pièces pour les moteurs d'avion A320 et A340, ne s'en étonne pas. «Une pièce qui sort de nos ateliers est 30 % moins cher que si nous l'avions fabriqué en France.