C'est donc en voiture que le Grenelle de l'environnement se concrétise. Avec vingt-quatre heures d'avance pour cause de fuite, Jean-Louis Borloo a annoncé la première mesure estampillée Grenelle : la mise en place d'un système de bonus/malus à l'achat des véhicules neufs. «La révolution écologique exige qu'on introduise un peu de prix écologique, a défendu hier le ministre du Développement durable. Il faut donner un avantage compétitif aux produits vertueux.» Qui précise que cette mesure incitative est fiscalement neutre.
Le barème créé trois catégories de voitures. Au-dessus de 160 g de CO2/km émis, un malus de 200 euros à 2 600 euros sera appliqué, ce dernier concernant les véhicules émettant plus de 250 g de CO2/km, soit moins de 1 % des véhicules neufs. Entre 130 et 160 g, ni bonus ni malus. «C'est une zone neutre où le dispositif n'influe pas : moi je travaille sur les extrêmes», a précisé le ministre. Enfin, en dessous de 130 g, un bonus de 200 à 1 000 euros sera remis à l'acquéreur par le concessionnaire. Un «super-bonus» de 300 euros sera attribué à celui qui ramènera son auto de plus de quinze ans. En termes de calendrier, le bonus s'applique aujourd'hui, le malus attendant le 1er janvier. Ces critères seront ensuite alourdis de 5 g tous les deux ans.
Le dispositif avantage plutôt les constructeurs français puisque «62 % de leurs modèles sont en dessous des 130 », précise Jean-Pierre Mercier, du Comité des constructeurs français d'automobil