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Libération

Tchernobyl: la responsabilité de l'Etat français mise en cause

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Devant le tribunal de Bastia, la commissaire du gouvernement estime qu'il y a faute de l’Etat en raison de «l’absence de toute mesure adaptée aux risques éventuels inhérents à une augmentation de la radioactivité».
A general view of the sarcophagus covering the damaged fourth reactor of the Chernobyl nuclear power plant in Chernobyl, 100 km (62 miles) north of Kiev September 17, 2007. Ukraine signed two deals with Western firms to build a new encasement and store spent nuclear fuel. REUTERS/Stringer (UKRAINE) (La centrale de Tchernobyl. (Reuters))
par AFP
publié le 6 décembre 2007 à 7h00

Plus de vingt ans après la catastrophe de Tchernobyl, la commissaire du gouvernement (chargée de «dire le droit») du tribunal administratif de Bastia a estimé jeudi que l'Etat a commis une faute en ne prenant pas «de mesures adaptées» face au passage du nuage radioactif. Pour autant, il n'est pas possible d'établir une relation de cause à effet entre la survenue de cancers en Corse et le nuage radioactif, a-t-elle ajouté.

Le tribunal avait été saisi par deux Corses atteints d’un cancer de la thyroïde après l’explosion de la centrale nucléaire ukrainienne. La Corse a été la première région française atteinte par le nuage radioactif, le 29 avril 1986, trois jours après l’explosion d’un des réacteurs.

Pour la commissaire du gouvernement, Geneviève Vescovali, il y a faute de l'Etat en raison de «l'absence de toute mesure adaptée aux risques éventuels inhérents à une augmentation de la radioactivité». Elle a cependant ajouté que «l'existence d'un lien de causalité, certain et direct, entre la présence du nuage radioactif et la survenance de la maladie des requérants n'est pas établi». Elle a également écarté l'argument des avocats des plaignants selon lesquels l'information du public aurait été insuffisante et même volontairement falsifiée.

Cet avis a été vivement contesté à l'issue de l'audience par l'avocat des plaignants Me Emmanuel Ludot : «Cela revient à dire que l'Etat a le droit de polluer quand il veut, où il veut puisque il n'est jamais possib