Plus de vingt ans après la catastrophe de Tchernobyl, la commissaire du gouvernement (chargée de «dire le droit») du tribunal administratif de Bastia a estimé jeudi que l'Etat a commis une faute en ne prenant pas «de mesures adaptées» face au passage du nuage radioactif. Pour autant, il n'est pas possible d'établir une relation de cause à effet entre la survenue de cancers en Corse et le nuage radioactif, a-t-elle ajouté.
Le tribunal avait été saisi par deux Corses atteints d’un cancer de la thyroïde après l’explosion de la centrale nucléaire ukrainienne. La Corse a été la première région française atteinte par le nuage radioactif, le 29 avril 1986, trois jours après l’explosion d’un des réacteurs.
Pour la commissaire du gouvernement, Geneviève Vescovali, il y a faute de l'Etat en raison de «l'absence de toute mesure adaptée aux risques éventuels inhérents à une augmentation de la radioactivité». Elle a cependant ajouté que «l'existence d'un lien de causalité, certain et direct, entre la présence du nuage radioactif et la survenance de la maladie des requérants n'est pas établi». Elle a également écarté l'argument des avocats des plaignants selon lesquels l'information du public aurait été insuffisante et même volontairement falsifiée.
Cet avis a été vivement contesté à l'issue de l'audience par l'avocat des plaignants Me Emmanuel Ludot : «Cela revient à dire que l'Etat a le droit de polluer quand il veut, où il veut puisque il n'est jamais possib