Après avoir laissé entendre, pendant des mois, que les cieux italiens étaient trop nuageux, le consortium Air France-KLM s'est finalement porté candidat hier au rachat de la compagnie Alitalia auquel il est déjà lié par un accord commercial. «Nous vous invitons à faire partie du premier groupe aérien mondial», ont indiqué, non sans ironie, les responsables franco-néerlandais dans leur «lettre d'intérêt» adressée à Rome. Alitalia qui perd près d'un million d'euros par jour est en effet au bord de la faillite et cherche désespérément un repreneur.
«Comateux». L'été dernier, une première mise en vente avait échoué. Tous les candidats s'étaient retirés. Même la compagnie russe Aeroflot avait reculé devant les chiffres désastreux d'Alitalia (qui depuis cinq ans n'a pas dégagé un seul euro de bénéfice) et les conditions de reprise imposées par les autorités transalpines. Hier, pour le second round et après un assouplissement des exigences de l'Etat italien qui détient encore 49,9 % de la compagnie, deux prétendants se sont tout de même déclarés : Air France-KLM, et la première compagnie privée italienne Air One soutenue par la banque Intesa SanPaolo. En revanche, Lufthansa s'est défilée. «Après avoir examiné le dossier», la compagnie allemande a décidé de ne pas participer au processus de privatisation d'un groupe en «état comateux» selon les propres termes du président d'Alitalia, Maurizio Prato.
Concrètement, les actes de candidatures déposés hier ne s