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Libération

L'Amérique montrée du doigt à Bali

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par LOSSON Christian
publié le 14 décembre 2007 à 2h03

Ne manquait que le coup de grâce. Il est venu, hier soir, de l'ancien vice-président américain Al Gore, prix Nobel de la paix 2007, tout juste débarqué d'Oslo, où il a honoré son trophée. Oui, il est venu, dit-il, «dire une vérité qui dérange», référence à son documentaire : «Mon propre pays, les Etats-Unis, est principalement responsable de l'obstruction au progrès ici à Bali.» La sortie a déchaîné un tonnerre d'applaudissements et une poignée de main, appuyée, de l'Indien Rajendra Pachauri, co-Nobélisé pour son travail à la tête du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). A la veille de l'ultime jour de négociation pour tenter d'arracher un plan de route (a minima) sur un nouveau traité climatique post-Kyoto, les Etats-Unis - soutenus par le Japon, le Canada, voire la Russie - refusent toujours de voir figurer dans le texte final une baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) des pays industrialisés de 25 % à 40 % en 2020.

«Coquille vide». Or, «pas de chiffre, cela veut dire qu'on repartirait de Bali avec une coquille vide», dit le ministre allemand de l'Environnement, Sigmar Gabrielle. Pas de calendrier, cela signifie «que des mots» et pas «d'action», embraye le Portugais Humberto Rosa, qui occupe la présidence de l'Union européenne (UE). Pas de politique ambitieuse, mais que du détail technique, cela traduit une démission alors que le «développement sobre en carbone est un levier de croissance»,