Menu
Libération
Pour mémoire

Les mille et une vies de Robert Louis-Dreyfus

Article réservé aux abonnés
par CORI Nicolas
publié le 19 décembre 2007 à 2h08
(mis à jour le 19 décembre 2007 à 2h08)

Dans le bestiaire des hommes d'affaires, Robert Louis-Dreyfus (RLD) fait figure d'héritier très tardif. L'homme, âgé de 60 ans, a connu plusieurs vies en tant que PDG. Patron d'IMS Health, une société britannique d'études médicales, puis du groupe publicitaire anglais Saatchi & Saatchi, d'Adidas dans les années 1990, avant de devenir propriétaire de l'Olympique de Marseille, depuis 1997, il est enfin devenu en 2006 le patron et principal actionnaire de Louis Dreyfus, le conglomérat familial créé en 1851, actif dans le négoce de produits agricoles et d'énergie, l'armement maritime et les télécoms.

En France, RLD est surtout connu pour sa gestion désastreuse de l'OM, dans lequel il a englouti des dizaines de millions d'euros sans que le club ne retrouve le faste des années Tapie. Il a aussi été condamné en appel à dix mois de prison avec sursis pour avoir mis en place un système de versement de primes occultes destinées aux joueurs. Mais l'homme ne se résume pas à ces histoires de comptes truqués. Sa personnalité est difficile à cerner. Celui qui était destiné à devenir un fils à papa a fait fortune tout seul et très jeune, grâce à ses talents au poker. Il a ensuite touché de solides plus-values en revendant des entreprises en difficulté qu'il avait relancées. Introverti, il ne cache pas qu'il est atteint depuis plusieurs années d'une leucémie qui a failli l'emporter. L'homme se dit avant tout motivé par sa «soif absolue de vivre en homme libre» (1), mais il n'a pas ré