Menu
Libération
Interview

«La directive sur la préservation des sols était insuffisante»

Article réservé aux abonnés
Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie.
par NOUALHAT Laure
publié le 21 décembre 2007 à 2h10

Après l'air et l'eau, l'Europe était à deux doigts hier d'adopter une législation sur la protection des sols. Mais c'était sans compter l'abstention de la France qui a fait basculer le vote. «Je déplore que tous ces efforts aient été déployés en vain. C'est une occasion manquée», regrettait le ministre portugais de l'Environnement, Francisco Nunes Correia, après l'enterrement de la directive-cadre consacrée à la préservation des sols. En s'abstenant de voter oui lors du Conseil des ministres européens de l'Environnement, la France a renforcé la minorité de blocage des nonistes tels que l'Autriche, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Dépitées, les ONG demandent à la France de réviser sa copie et de reprendre le texte en main quand elle présidera l'Union européenne à partir de juillet 2008. Entretien avec Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, en déplacement à Bruxelles.

Pourquoi la France s'est-elle abstenue ?

Nous nous sommes abstenus parce que nous considérons que c'est une directive insuffisante. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si ce sont les pays disposant d'une politique forte et ancienne sur la défense des sols qui ont voté non. La directive se concentre sur l'inventaire et le diagnostic. Or, en matière de méthodologie scientifique de diagnostic, la Commission européenne s'en tient à une seule méthodologie, à savoir l'analyse chimique dans le sol. Pour certains sols, nous considérons que des analyses faites à partir des plant