Dans l'un des épisodes de Largo Winch, un méchant fonds d'investissement d'une puissance étrangère cherche à prendre le contrôle de l'industrie d'un pays en profitant de la faiblesse d'une entreprise. Ce scénario catastrophe va-t-il se reproduire à l'occasion de la crise des subprimes ? Alors que les banques américaines sont au plus mal, pour avoir spéculé sur les crédits immobiliers à risques, les fonds d'investissement souverains d'Etats étrangers, prinicipalement non occidentaux, se précipitent pour les sauver.
Dernier épisode en date, mercredi soir, avec l'annonce simultanée par Morgan Stanley des premières pertes trimestrielles de son histoire et de l'entrée prochaine à son capital de China Investment Corp (CIC), le fonds souverain chinois. Pour combler un trou de 3,6 milliards de dollars, la banque d'affaires américaine a demandé à CIC d'injecter 5 milliards de dollars. Le fonds chinois devrait ainsi détenir 9,9 % du capital à terme. Avant cet épisode, deux autres géants financiers avaient appelé au secours des fonds souverains. L'américain Citigroup avait reçu l'aide d'Abu Dhabi Investment Authority. Le fonds des Emirats arabes unis avait mis sur la table 7 milliards de dollars, en échange de 4,9 % du capital de la première banque mondiale. Le Suisse UBS a renfloué son capital en partie grâce aux 7 milliards d'euros du GIC (Government of Singapore Investment Corporation).
Le phénomène des fonds souverains n'est pas nouveau. Certains gouvernements (Koweït, Abu Dha