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Libération

Un monde meilleur, selon Jean Tirole

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publié le 24 décembre 2007 à 2h14

Le 19 décembre, l'économiste Jean Tirole, économiste, directeur de la Fondation Jean-Jacques Laffont à Toulouse, recevait dans les salons de la Sorbonne, la médaille d'or du CNRS. Un joli cadeau de Noël pour l'économie française (Tirole n'est que le deuxième économiste à avoir reçu cette distinction, qui honore chaque année un scientifique français), mais aussi plus généralement pour l'ensemble de la communauté de la recherche.

Car Jean Tirole est l'exemple du chercheur et scientifique parfait, presque difficile à imaginer. On ne saurait résumer mieux cette impression que son directeur de thèse, Eric Maskin, lui-même lauréat du prix Nobel 2007, dans le discours qu'il a prononcé lors de la cérémonie de remise de la médaille, où il émettait l'hypothèse que la marque «Jean Tirole» soit le nom d'emprunt d'une société secrète travaillant nuit et jour pour produire articles, livres et institutions.

Jean Tirole, le Nicolas Bourbaki de l'économie ? Au-delà de son incroyable productivité, un autre aspect le rapproche effectivement de ce groupe de mathématiciens francophones, formé en 1935 sous l'impulsion d'André Weil, dont les membres avaient l'ambition de reconstruire les mathématiques à partir de ses principes fondamentaux.

Comme Bourbaki, Jean Tirole s'attache dans ses travaux à donner à des champs larges et divers de l'économie une cohérence en partant de principes de base issus de la théorie des jeux (qui modélise les comportements de deux personnes qui prennent chacune en compte