«Notre objectif est simple : créer de l'eau avec de la rosée.» Non, Daniel Beysens n'est pas un utopiste. Quand il parle d'apporter de l'eau dans des régions arides, le président de l'Organisation pour l'utilisation de la rosée (Opur), association française de loi 1901, est on ne peut plus sérieux : «Le rendement de la rosée n'est pas extraordinaire, mais il peut devenir essentiel dans les endroits où il n'y a pas d'eau du tout.»
Cette technique est une réponse locale au problème de l'accès à l'eau. «La rosée est un phénomène qui se produit partout sur terre. Et finalement, qu'est-ce que c'est ? De la vapeur d'eau contenue dans l'air. Ce que nous voulons, c'est capter cette eau pour l'apporter à ceux qui en manquent», commente Daniel Beysens. Depuis 1999, l'Opur diffuse à travers le monde des méthodes pour favoriser la récupération de la rosée à moindres frais.
En 2004, l'Opur a lancé et réalisé deux projets dans la région de Kutch, dans l'Etat du Gujarat, au nord-ouest de l'Inde, une province sujette aux sécheresses neuf mois sur douze. Les deux «usines à rosée» aménagées produisent chacune 8 500 litres d'eau par an. «Cela correspond au maximum à 0,6 ou 0,7 litre d'eau par mètre carré et par nuit», explique le président de l'Opur.
Ces usines à rosée sont d'une installation et d'une utilisation simplissimes : des tranchées sont creusées dans la terre en légère pente, que l'on recouvre d'un plastique hydrophile. La rosée glisse suivant l'inclinaison j