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OGM: «On se moque de nous et des citoyens français»

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Paysan et membre du Collectif des Faucheurs volontaires d'OGM, Jean-Marie Loury débute demain à Paris, aux côtés de José Bové, une grève de la faim à durée indéterminée.
par Eliane Patriarca
publié le 2 janvier 2008 à 7h00

Jean-Marie Loury, paysan dans la Beauce, entre Chartres et Orléans, membre du Collectif des Faucheurs volontaires et organisateur, participe à la grève de la faim qui doit débuter demain à Paris. Objectif: obtenir l'adoption de la clause de sauvegarde pour le mais MON810, c'est à dire un moratoire sur le seul maïs OGM actuellement commercialisé en France. Il explique le contexte et l'objectif de ce mouvement.Pourquoi en venir à une grève de la faim demain?

Le gouvernement n'a pas respecté les engagements pris durant le Grenelle de l'Environnement sur les OGM. A plusieurs reprises, le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, avait indiqué que, compte-tenu des incertitudes et risques liés aux OGM, il demanderait l'adoption d'une clause de sauvegarde sur le maïs Mon810.  Or, l'arrêté pris par le gouvernement début décembre aboutit à suspendre les semences de ce maïs durant deux mois, c'est à dire en hiver quand il n'y a pas de semis. On se moque de nous !  Et on se moque des citoyens français qui à 80% se déclarent contre les OGM en plein champ.

Comment analysez-vous ce changement de ton?

On a réalisé que le Medad (ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durable) passe bien après les ministères de l'Agriculture et de l'Economie. Que les intérêts des paysans passent encore après ceux des semenciers.

Qui participe à cette grève de la faim?

Quinze à vingt