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Libération

Bové: «On ira jusqu'au bout»

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Le leader paysan qui, avec une quinzaine de militants anti-OGM, a entamé une grève de la faim, a été reçu ce matin par la secrétaire d'Etat à l'Ecologie.
par Eliane Patriarca
publié le 3 janvier 2008 à 7h00

Le haut de la tour Eiffel disparaît dans la brume. Mais cela n'arrête pas les touristes qui forment déjà - il n'est pas encore dix heures du matin - de longues files d'attente sous les massifs piliers. Un jeune couple chinois, tout emmitouflé, s'approche, intrigué par l'essaim de photographes et de cameramen. Ils tentent de décrypter les banderoles et les badges «OGM, j'en veux pas», demandent à un photographe qui est cet homme au bonnet bleu et aux grosses moustaches, que poursuivent les objectifs. On leur explique que c'est un leader paysan, altermondialiste, nommé José Bové, qui se bat contre les Ogm, et qui avec une quinzaine de personnes vient d'entamer une grève de la faim, à durée indéterminée.Aux journalistes, José Bové explique: «Une grève de la faim, pour obtenir l'activation par la France de la clause de sauvegarde, qui permet à un Etat de l'Union européenne d'interdire la culture d'un OGM autorisé par Bruxelles». En l'occurence, il s'agit d'interdire le seul maïs OGM commercialisé en France, depuis dix ans, le Monsanto 810. 22000 hectares semés en 2007.

Le moratoire avait été promis par le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, durant les réunions de travail du Grenelle de l'Environnement. Mais aussi, devant l'Assemblée nationale, le 31 octobre. Or, le 5 décembre, le gouvernement a finalement décrété un simple gel des cultures jusqu'au 9 février, c'est à dire durant l'hiver, période où cessent les semis !

«C'est une parole bafouée», estime José Bo