Ex-président de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), Pierre Radanne prône un système de taxation à contre-cycle qui permettrait de faire face aux flambées du pétrole.
Ce franchissement du seuil des 100 dollars va-t-il changer la donne ?
Le côté symbolique est important mais il n'y a là rien de nouveau qui viendrait modifier la situation actuelle. Car les fondamentaux restent les mêmes. La consommation mondiale ne cesse de croître sous l'impulsion de ces deux pays émergents que sont la Chine et l'Inde. Il faut bien avoir en tête que la population de chacun de ces pays est équivalente à celle de la totalité des pays industrialisés. C'est une incroyable poussée de développement qui tire le marché pétrolier. Par ailleurs, on n'a pas fait de découverte pétrolière majeure depuis trente ans. Les nouveaux gisements sont souvent dans des conditions d'accès et de transport difficiles. Et la situation au Moyen-Orient ne s'améliorant pas, les investissements ne risquent pas de repartir. Ajoutez à cela le fait que la vente d'hydrocarbures constitue pour la Russie et les pays de l'ex-URSS la sortie de la décadence, d'où une renationalisation de fait du secteur de l'énergie. Ce sont là des tendances lourdes qui font que le prix du baril va rester élevé.
Vous ne les voyez pas redescendre comme après les précédents chocs pétroliers.
Il y a deux grandes différences avec les chocs des années 70. D'abord ceux-ci ont été causés par des guerres : Kippour et Iran-Irak. E