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Libération
Reportage

Les paysans du Mékong éprouvés par la sécheresse et les inondations

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publié le 8 janvier 2008 à 1h52

Mor Mayas a le visage perlé de sueur sous son écharpe khmère à petits carreaux jaunes et noirs. Cette villageoise cambodgienne se tient debout devant une petite parcelle asséchée, d'où émergent de rares pousses de riz déjà flétries. «Cette année, le niveau de l'eau est monté. J'ai attendu qu'elle se retire puis j'ai planté les graines. Mais l'eau est de nouveau monté et a détruit tous les jeunes plants de riz. A chaque fois que l'eau s'est retirée, j'ai recommencé à planter, mais la parcelle a été de nouveau inondée», dit-elle. Son village, Lavia Tam, est situé dans la province de Kratie, dans l'est du Cambodge. C'est un ensemble de maisons, aux toits de feuilles et aux planches mal jointes qui s'alignent entre les eaux brunes du fleuve Mékong et une route poussiéreuse. Dans cette région, les pluies sont brutales et dévastatrices et le niveau du Mékong varie de façon imprévisible. Les inondations éclair sont aussi fréquentes qu'inattendues - un phénomène que des experts lient au réchauffement climatique.

Oasis. Sur la scène internationale, les débats sur le réchauffement se focalisent le plus souvent sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone et sur les seuils à atteindre pour les pays développés. Mais pour un pays au développement économique encore embryonnaire, comme le Cambodge, les effets du changement se font déjà cruellement sentir. 70 % des pertes agricoles sont causées par les inondations et les sécheresses.

Mor Mayas doit faire face aux conséquences d