Rue de la Banque à Paris, hier à midi, après les annonces de Nicolas Sarkozy, le scepticisme demeure. «C'est marrant, il a l'air de dire qu'il est d'accord avec nous. Mais entre l'air et la musique.» sourit un des Faucheurs volontaires en grève de la faim depuis jeudi pour l'application de la clause de sauvegarde sur le maïs OGM (lire ci-contre). «Ça a l'air plutôt favorable, décrypte un autre. Mais est-ce qu'il pense ce qu'il dit ? Avec eux, on ne peut jamais savoir.» Suspendue à la clause, cette grève peut s'achever demain... ou continuer jusqu'à début février. Depuis la semaine dernière, pendant que José Bové enchaîne les rendez-vous médiatiques, les jeûneurs s'organisent dans les quelques pièces du premier étage de l'immeuble occupé par le DAL (Droit au logement). Libération les a suivis lundi.
Barbe. Ce matin-là, au réveil, il est d'abord question de santé. La vingtaine de grévistes passent sur la balance, presque tous ont perdu un kilo depuis la veille. La plupart se sentent pourtant mieux que lors des trois premiers jours. Dominique recueille les informations santé. «Cette grève peut durer six à sept semaines. On ne peut pas la gérer n'importe comment», note cette chef d'entreprise, militante chevronnée, désignée pour être la «chef d'orchestre» et la coordinatrice médicale.
A 10 heures, «tous les non-grévistes sortent», la réunion commence, sans Bové, qui participe à un débat pour un magazine. Autour de la table, la barbe