Le maïs OGM n'a pas fini de coller au doigt du gouvernement. Mercredi soir, tout semblait réglé. A l'issue de la dernière réunion d'évaluation du maïs Mon 810 par le comité de préfiguration de la Haute Autorité sur les OGM, son président, le sénateur Jean-François Le Grand, avait lâché les mots magiques : il y a des «doutes sérieux». Mot pour mot les termes évoqués la veille par Sarkozy comme un préalable pour activer la clause de sauvegarde, qui suspendrait la culture en France. Sauf que ces termes ne figurent pas dans l'avis rendu, comme l'ont déploré hier soir, dans un texte, 14 membres (dont 12 des 15 scientifiques) de la Haute autorité, qui se disent «gênés par le décalage entre l'avis tel qu'ils l'ont rédigé et sa transcription».
L'avis souligne «plusieurs faits scientifiques nouveaux», comme la dispersion du pollen sur de grandes distances, ou des effets toxiques sur certaines espèces. Il évoque aussi des «questions insuffisamment prises en compte dans l'évaluation des impacts», pointant par exemple les limites des tests toxicologiques. Bref, les «informations nouvelles» réclamées par Bruxelles pour une clause de sauvegarde sont là. Mais pas les «doutes sérieux».«[Le sénateur] aurait pu mieux séparer ce qui était le texte du comité de son interprétation. Mais le doute est évident devant l'ensemble des faits, résumait hier à l'AFP le botaniste Pierre-Henri Gouyon, membre de la Haute Autorité (et non signataire du texte cr