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Libération

Wall Street se vend au plus offrant

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publié le 12 janvier 2008 à 1h56

L'Amérique vend ses bijoux de famille. Plombées par la crise financière déclenchée par le marché du crédit immobilier à surprimes, les plus grosses banques d'affaires de Wall Street en sont réduites à courtiser, encore et encore, les fonds souverains des pays étrangers pour se renflouer. Merrill Lynch, le numéro un des maisons de courtage américaines, qui va annoncer des pertes faramineuses de 15 milliards de dollars - deux fois plus que prévu -, cherche ainsi d'urgence, pour la seconde fois en quelques mois, à vendre une partie de son capital. Et elle aurait trouvé acheteur auprès d'un fonds souverain du Moyen-Orient, croit savoir le Wall Street Journal.

Razzia. Fin 2007, le fonds souverain de Singapour, Temasek Holdings, avait racheté pour 4 milliards de dollars de parts de Merril Lynch. Citigroup avait, au même moment, vendu pour 7,5 milliards de dollars de parts au fonds souverain d'Abou Dhabi. Morgan Stanley avait demandé à la China Investment Corp d'injecter dans son capital 5 milliards de dollars. UBS, la banque suisse qui dispose de plus d'employés aux Etats-Unis que partout ailleurs dans le monde, s'était fait racheter pour 9,8 milliards de dollars de parts par un autre fonds souverain de Singapour, le GIC, non sans soulever les réticences du gouvernement suisse. Du coup, le Congrès américain commence à s'inquiéter des conséquences de cette razzia sur les piliers de la finance nationale.

Au total, ces géants de Wall Street ont, en très peu de temps, levé pour p