La France, mais aussi toute l'Europe, redécouvre depuis quelques mois, l'inflation. Une hausse des prix (pour l'instant limitée à 3 % au niveau de l'Europe) qui avait quasiment disparu depuis le milieu des années 80, sous l'effet à la fois du contre-choc pétrolier, d'une politique de rigueur salariale et d'une mondialisation qui ouvrait en grand la voie aux pays à bas salaires. Pour l'économiste Jean-Paul Pollin, ce retour de l'inflation n'est pas forcément une mauvaise nouvelle pour notre économie, y compris pour les salariés français. Entretien.
Peut-on parler d'un retour durable de l'inflation ?
La question se pose en effet de savoir quelle va être la durée de cette poussée inflationniste que l'on connaît depuis deux ou trois mois. On sait que la hausse des prix actuelle est principalement due à une tension sur les prix des produits alimentaires et des matières premières. Donc a priori, cela n'a pas vocation à durer éternellement. Dire que nous allons devoir apprendre à vivre avec un pétrole cher et des produits alimentaires chers c'est une chose, dire que cela va continuer à augmenter, je ne le crois pas. Il y a dans le prix du baril actuel, un aspect spéculatif qui explique en grande partie cette hausse des cours. Il arrivera bien un jour, où le retard en matière d'investissement dans l'exploration et le raffinage sera rattrapé. Et alors les prix retomberont. Il en va de même pour les produits alimentaires.
D'une façon générale, l'inflation a toujours un effet redistributi