Avis de tempête chez EMI. Convoqués ce matin par leur actionnaire au cinéma Odeon de Kensington, à Londres, les cadres dirigeants de la célèbre maison de disques britannique risquent de passer une très mauvaise séance. D'après les chiffres qui circulaient hier dans la presse anglaise, le fonds d'investissement Terra Firma qui a racheté l'été dernier la 3e major mondiale pour 3,2 milliards de livres (4,8 milliards d'euros au taux de l'époque) devrait annoncer jusqu'à 2 000 suppressions d'emplois - et peut-être plus - sur les 5 500 que compte le label des Beatles, des Rolling Stones, de Norah Jones, ou encore du Français Alain Souchon. Et à lire ce que Guy Hands, le patron de Terra Firma, prépare pour EMI comme il l'a confié dans le Financial Times d'hier, il y a de quoi trembler sur sa chaise.
Si ce financier annonce son intention d'injecter 260 millions d'euros supplémentaires dans un groupe passé de 16 % à 9 % du marché britannique et dont les pertes en 2007 atteignent 287 millions de livres (378 millions d'euros), on retiendra surtout ses critiques acerbes d'une industrie de la musique accusée d'avoir «enfoui le processus créatif sous la bureaucratie». S ur les 14 000 artistes du catalogue seuls 200 d'entre eux rapporteraient des revenus «substantiels» à la major, selon Guy Hands, et 85 % des artistes feraient perdre de l'argent à leurs labels. «Je compare souvent l'industrie du disque à des généraux jetant des CD au public, avec leurs troupes avançant en rangs se