Il a décidé de contre-attaquer sur le terrain de ses adversaires. Il parle écobilan, émissions de CO2, sécurité du consommateur. Et désobéissance civique. Claude Menara, gros agriculteur installé près de Marmande (Lot-et-Garonne) et pionnier dans la culture du maïs OGM en France, confirme son intention de ne «pas rester les bras croisés». Depuis l'annonce de la procédure de suspension du MON 810 vendredi, il ne lâche son téléphone que pour s'indigner des «piperies, tromperies, mascarades de la République». Et prédire «des actions très fortes de toute la profession».
«Basse manoeuvre». Dix ans qu'il se passionne pour les biotechnologies, enchaîne les voyages au Brésil, aux Etats-Unis ou en Argentine, avec l'ambition de coller au plus près du progrès. «On veut nous faire travailler comme Jacques le Croquant, s'indigne-t-il. On n'est plus au Moyen Age. On est des professionnels, et il nous faut des outils adaptés.» En bleu de travail, dans la vaste maison qu'il partage avec son fils et les grands-parents, il garde toujours à portée de main ses deux épis de maïs - le modèle régulier et celui rongé comme par une lèpre - pour une démonstration au chaland. Car Claude Menara a la foi. C'est un prêcheur inlassable et convaincu, qui brûle de rallier les masses à ses arguments de modernité. «J'ai une famille, je suis avant tout un consommateur. Si je fais des OGM, c'est que je suis certain qu'ils sont sans danger, plaide-t-il. Ça fait dix ans