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Libération

Poubelles italiennes, trésor allemand

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publié le 15 janvier 2008 à 1h57

Chaos en Italie. Bonnes affaires pour l'Allemagne. Depuis des années, l'industrie allemande du traitement des déchets profite en effet de l'incapacité de l'Italie du sud à gérer ses ordures ménagères. Deux trains transitent chaque jour depuis avril 2001 par le col du Brenner vers le nord, en direction des usines d'incinération allemandes. A l'époque, le gouverneur de la Campanie avait conclu un accord avec le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, à l'ouest de l'Allemagne, pour assurer une partie du traitement des déchets de la région napolitaine. Aujourd'hui, ce sont au total plusieurs centaines de tonnes qui sont traitées chaque jour dans toute l'Allemagne pour 200 euros la tonne, transport compris. A ce prix, il n'est pas étonnant que les pays importateurs d'ordures ménagères, l'Allemagne mais aussi la Suisse, se battent pour les 110 000 tonnes de sacs poubelles qui traînent dans les rues de Naples. «Si le gouvernement italien a besoin de l'aide de l'Allemagne, nous trouverons certainement un accord», assurait récemment Carsten Spohn, gérant de la fédération des usines de traitement des déchets Itad. En suisse, un groupement de 14 usines alémaniques annonçait vendredi négocier aussi avec Naples.

Jadis exportatrice, l'Allemagne s'est muée en dix ans en un important importateur d'ordures ménagères. Son premier client est, de loin, les Pays-Bas avec 2,3 millions de tonnes par an. L'Italie, avec près d'un million de tonnes, arrive seconde, suivie par l'Irlande (580 000 to