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Chiffre

Une marée noire de responsabilités

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publié le 16 janvier 2008 à 1h58
(mis à jour le 16 janvier 2008 à 1h58)

L'Erika a sombré voilà huit ans provoquant une immense marée noire et l'on saura aujourd'hui qui en est responsable. Le jugement du tribunal correctionnel de Paris sera-t-il à la mesure de ce procès-fleuve, l'un des plus longs et coûteux de l'histoire de la justice française, le premier du genre sur une catastrophe écologique ? Quatre mois d'audience et six mois de délibéré ont été nécessaires. Du jugement qui doit être rendu aujourd'hui, on sait seulement qu'il fera 300 pages, ce qui révèle la complexité des questions ou leur caractère inédit : l'affréteur, Total en l'occurrence, peut-il être jugé en partie responsable du naufrage ? La notion de préjudice écologique réclamée par les parties civiles va-t-elle être reconnue ?

Quinze prévenus et 101 parties civiles

Le 12 décembre 1999, en pleine tempête, l'Erika, un pétrolier affrété par Total, chargé de 30 000 tonnes de fioul lourd se brise en deux au large des côtes du Finistère. Le pétrole se répand et provoque une marée noire sur 400 km de cotes françaises et la mort de 80 000 à 150 000 oiseaux.

Durant sept ans, une instruction - dont même les parties civiles reconnaissent qu'elle est à charge - est menée. Elle aboutit à la mise en examen de 15 personnes physiques et morales poursuivies pour la première fois en France pour pollution par des hydrocarbures, mise en danger d'autrui. Parmi elles, le propriétaire et le gestionnaire de l'Erika, tous deux italiens, son capitaine indien, le commandant Mathur, absent du procès, la société de cla