La CFDT ne signera pas la réforme du troisième régime spécial de retraite par le nombre de ses bénéficiaires (après EDF-GDF et la SNCF) : celui des clercs de notaires. Elle dénonce une réforme «bâclée» qui risque de pénaliser les 50 000 employés et clercs travaillant dans une des 8 278 études de notaires, et qui sont à 80 % des femmes. Avec au total 107 000 bénéficiaires, en ajoutant les retraités et les veuves, ce régime concerne davantage de gens que celui de la RATP. Mais il a jusqu'ici très peu fait parlé de lui.
Compensation. «Ce n'est pas le principe de la réforme qui nous choque», constate Lise Verdier, qui a conduit la délégation CFDT lors de la négociation, «c'est que le projet actuel entérine des décennies de discrimination entre hommes et femmes dans une profession pourtant très féminisée.» «Les chiffres sont là, explique-t-elle : la retraite moyenne des hommes dans notre régime des clercs et employés de notaire est de 1 500 euros, et celle des femmes de 900 euros». Jusqu'ici, les femmes salariées des études de notaires avaient un avantage sur les hommes : elles pouvaient partir à 55 ans à condition d'avoir cotisé pendant au moins vingt-cinq années. Pour les hommes, l'âge était de 60 ans pour 37,5 annuités. Le projet d'accord, qui prévoit le passage à 40 années de cotisation et 60 ans pour tous et toutes, offre aux femmes une compensation minime : une année de bonification par enfant au lieu de six mois. «Pourtant, soupire Lise