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Libération

L'Argentine s'offre le luxe d'un TGV

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publié le 18 janvier 2008 à 1h59

De notre correspondant à Buenos Aires. Après quatre ans de négociation, Alstom est parvenu à ses fins : vendre un TGV à l'Argentine, qui devient le premier pays des Amériques à adopter le train français. En 2011 au plus tard, une ligne de 310 km reliera en une heure et demie Buenos Aires à Rosario, important centre agro-industriel au nord-ouest de la capitale. Elle sera ensuite prolongée jusqu'à Córdoba, capitale de l'industrie automobile, 400 km plus à l'ouest. Ces trois villes et le corridor qui les relie représentent 60 % du PIB et 70 % de la population.

Montage.C'est en encourageant les Argentins à «l'optimisme» que la toute nouvelle présidente Cristina Fernández de Kirchner a signé le décret qui attribue au consortium à dominante française Veloxia (Alstom, SNCF, Société générale), les travaux de construction de la ligne à haute vitesse pour un coût de 1,32 milliard de dollars (900 millions d'euros). Sans ouvrages d'art complexe, sans tunnel, c'est le tronçon à grande vitesse le moins cher du monde, avec un coût au kilomètre près de 5 fois inférieur à un celui d'un TGV européen. Mais l'opportunité d'un tel investissement ainsi que le montage financier atypique mis en place soulèvent déjà quelques questions sur un des projets les plus ambitieux du couple Kirchner.

Aux coûts de construction, financés à 90 % par un prêt de la Société générale garanti par l'Etat argentin, il faut ajouter l'achat du matériel roulant, la formation des conducteurs et les travaux annexes (